L'origine du nom :
Lozère

Le Mont Lozère, fait partie de la pointe sud de la Margeride. Son sommet culmine à 1700 mètres au Pic de Finiels et au Pic de Cassini (1685). Le Mont Lozère suit une orientation Est - Ouest. C'est le second domaine de granit de la Lozère, plus étroit et plus haut que la Margeride.
Le sommet du Lozère n'est point une série d'aiguiles, mais un grand plateau à peine ondulé parsemé de vastes tourbières.

Ce mont Lozère, dont le département tire son nom, était déjà connu de Pline l'ancien. (Félix Buffière : Ce tant rude Gévaudan)

Tout le monde sait que la Constituante, pendant la Révolution,  fut à l'origine de la nouvelle division administrative de la France en remplacant les "pays" (par exemple pays du Gévaudan) par des départements. Châteauneuf-Randon voulait le baptiser "Hautes Cevennes" pour lui attirer la manne de Paris, les Cevennes étant en effet connues pour être un pays pauvre et malheureux. On proposa aussi "les sources" puisque notre département est justement réputé pour être un "château d'eau" .. On choisit finalement Lozère, et "La" si l'on sous-entend "montagne" bien que ce mont ne soit guère prépondérant sur les hauteurs de l'Aubrac, de la Margeride ou des cévennes.(Pierre COMBES)

Les départements ont-ils un genre (masculin ou féminin) ? Ne peut-on imaginer que le genre donné aux rivières et aux départements soit plus le fait d'un genre intuitif dû à la prononciation. Les noms finissant par un E sont facilement féminisés. Intuitivement l'AVEYRON est masculin et l'ARDECHE est féminin.  Autre exemple avec la LOIRE et le LOIR. Ainsi le département du TARN est masculin alors même qu'il tire son nom de la rivière TARN, idem pour le DOUBS ou le RHIN. On dirait donc la LOZERE parce que cela se termine par un E, même si le nom provient du MONT LOZERE. (Laurent COLLET) PS : dans la liste des départements j'ai trouvé deux exceptions : le RHONE et le VAUCLUSE.

lauze ou lause [loz] n. f. Plaque de schiste de 2 à 3 cm d’épaisseur, utilisée dans certaines régions du sud de la France comme dalle au sol ou pour couvrir les maisons.  © Hachette

Il me semble que notre nom viens de la lauze pierre des toit de nos demeures et pierre du pays. (Pierre MEISSONNIER)

Pour en revenir au Mont Lozère : il existe sur ce mont un ruisselet qui à quelques centaines de mètres alentour est connu comme "la Lozère" mais il ne saurait être éponyme (c'est à dire qui donne son nom). C'est un affluent d'affluent d'affluent de l'Allier ... (Pierre COMBES)

Il existe également une rivière sur le Mont Lozère qui s’appelle La Lozère. (Eric VOLAT)

Bonjour, Je me suis penché sur votre question, j'ai interrogé les abonnés à la liste de discussion et j'ai obtenu une réponse très intéressante, qui répondra probablement à vos interrogations. Source : dictionnaire de géographie universelle de Vivien de Saint-Martin, édition 1887.
 
"Lozère. Chaînon porphyrique donnant son nom à l'un de nos départements. La Lozère commence, etc. .... son sommet culminant est la cime principale du pic Finiels (1702m), appelé aussi Pic Crucinas ou Signal de Cassini,etc."
 
Dans ce dictionnaire de 1887, il n'est fait aucune mention d'un "Mont Lozère". Cette dernière appellation du pic Finiels ne doit dater que du XXème siècle. On trouve effectivement le Mont Lozère dans le Larousse du XXème siècle en 6 volumes.
Autrement dit, le nom "la Lozère" existait depuis bien longtemps, au féminin, et, employé ainsi, désignait cette chaîne de montagne dans son ensemble. A la création des départements, elle a désigné le département qui, tout naturellement, a gardé le même genre.
Et ce n'est que beaucoup plus tard qu'on a nommé "Mont Lozère" le sommet de cette chaîne. Evidemment ce changement de nom d'un sommet est aussi une source d'interrogation, mais c'est là une autre histoire...
 
Cordialement,
 
Philippe, pour l'équipe du SPLAF (Site sur la Population et les Limites Administratives de la France).Fin de citation.
 
J'ai tenu à participer, en tant que descendant de nombreux ancêtres lozèriens, à la question posée par vous par l'intermédiaire d'AMILO, site qui a beaucoup de qualités et qui, souvent, m'apporte de l'air du pays.
 
Je précise, tout de suite, que je n'ai fait que des recherches sur le WEB ce qui m'a permis de trouver un site, le SPLAF  (Site sur la Population et les Limites Administratives de la France) à qui j'ai "fait suivre" votre question qui m'a passionné car je n'avais pas de réponse personnelle satisfaisante.
 
Voilà. Je n'ai aucun mérite si ce n'est d'avoir interrogé le SPLAF et de vous avoir fait suivre sa réponse. J'aimerais être tenu au courant, sans doute par AMILO, sur le résultat de cette "enquête" de manière à me permettre d'engranger un maximum de précieux renseignements.

Claude-René Baillié-Laurent

La Constituante (1789) prépara une nouvelle division administrative de la France qui remplaçait les "pays" par des départements. A chacun de ceux-ci, il fallait en principe 300 000 habitants et 324 lieues carrées. Le Velay, future Haute-Loire, n'avait pas la surface voulue : il grappilla Brioude à l'Auvergne et enleva Saugues au Gévaudan, avec ses 14 petites paroisses satellites, malgré les ardentes protestations de ces dernières. L'Aveyron prit Estables d'Olt, le Gard, la Molouze. C'étaient 17 paroisses perdues; 11 furent gagnées par ailleurs : Villefort avec Vialas, Saint-André-Capcèze et Saint-Maurice de Ventalon, de l'ancien diocèse d'Uzès. Meyrueis et Gatuzières, de celui d'Alais. Jean Joseph Rivière (député du Tiers Etat) se battit comme un lion pour que le Gévaudan devînt un département, le septième du Languedoc.

On ne pouvait lui garder son nom, il fallait tirer un trait sur le passé. Alexandre Paul Châteauneuf-Randon (député de la noblesse surnommé le marquis rouge) voulait le baptiser "Hautes-Cévennes", pour lui attirer la manne de Paris, les Cévennes "étant connues pour un pays pauvre et malheureux". On proposa aussi "les Sources", puisque le département fournit des eaux à la Loire et à la Garonne aussi bien qu’au Rhône; on choisit finalement Lozère (la ... si l'on sous-entend "montagne" ), bien que ce Mont ne soit guère prépondérant sur les hauteurs de l'Aubrac, de la Margeride ou des Cévennes.
(Félix Buffière : Ce tant rude Gévaudan)