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La vieille roue - Pot'Poête

L'usine des Faux
La première électrification de Saint Alban

début

L’électrification des bourgs les plus importants de la Haute Lozère a commencé vers 1920. L’énergie électrique était généralement fournie par de petites turbines hydrauliques installées dans des moulins privés. Naturellement, les premiers électriciens lozériens ont su tirer parti d’un département surnommé à juste titre  « le château d’eau de la France ». La magie du courant électrique, reléguant au musée des accessoires lampes à carbure ou à pétrole, quinquet à huile ou torches de résine, était donc déjà bien connue en ce début du siècle en Lozère.
Pour donner quelques exemples : la première électrification de Mende remonte à 1888 avec une usine thermique. La priorité fut donnée à l’éclairage public. La première électrification de Serverette remonte à 1922 ; L’éclairage de la ville de St Chély au gaz date de 1885 et la première électrification à 1914.

Le chemin - Pot'Poête

Et pourtant lorsque Maître Albert Vincens de St Alban (il était également maire de cette même ville) décida en 1930 la construction de l’usine hydroélectrique des Faux, sur les hauteurs de st Alban, à l’emplacement d’une chute, dans un cadre magnifique sur le versant ouest de la Margeride, on cria au fou y compris dans sa proche famille.

Mais Albert Vincens était têtu ; il ne chercha pas à polémiquer, laissa « cancaner » les autres et de 1930 à 1932 il participa étroitement au suivi et à la réalisation des travaux avec Monsieur Bastide, ingénieur « X » de Rodez.

Village - Pot'Poête

Les travaux purent commencer après le dynamitage des rochers en granit. La maçonnerie du barrage et de l’usine fut réalisée par Isidore Dalle des Faux. L’entreprise Bernard de Toulouse installa les lignes électriques et annexes. La conduite forcée fut l’oeuvre de l’entreprise Druille de Rodez. Tout le matériel électrique venait de la Compagnie Générale Electrique de Nancy (qui devint par la suite ALSTHOM) ; en particulier les 2 turbines avec leurs alternateurs dont la plus grande ne fut fabriquée qu’en 3 exemplaires : une pour Beyrouth ; la seconde pour Le Caire ; et la dernière donc pour l’usine des Faux.

Le barrage - Pot'Poête
Le barrage
Le barrage - Pot'Poête
Le barrage
La chute finale - Pot'Poête
La chute finale
Le Canal couvert - Pot'Poête
Le Canal couvert
Le Canal couvert - Pot'Poête
Le Canal couvert
La chute finale - Pot'Poête
La chute finale

Les principales caractéristiques techniques sont :

  • 2 mètres de profondeur d’eau au niveau du petit barrage, édifié en amont sur la Limagnole ;
  • entre le petit barrage et la cheminée d’équilibre (sorte de régulateur pour « soulager » la conduite forcée) distance de 1000 m environ pour un dénivelé de 3 mètres ;
  • une conduite forcée alimentant directement les 2 turbines de l’usine : 63 mètres de dénivelé ; 200 mètres de longueur ; diamètre intérieur 45 cm ; épaisseur de la conduite entre 3 et 4 mm ; environ 330 l / sec pour le débit
  • l’usine hydroélectrique : 2 turbines ; 2 alternateurs triphasés 50 périodes. Puissance installée 170 Kw (respectivement 120 et 50 Kw). Le courant sort des alternateurs à 230 Volts mais est transformé en 20 000 Volts. Vitesse de rotation de la grosse turbine : 1000 tr / minute ; vitesse de rotation de la petite turbine : 1500 tr / minute

Ce fut dans la nuit de Noël 1932 que l’illumination de St Alban eut lieu pour la première fois. Paul Vincens alors étudiant à Paris était revenu spécialement au pays pour cet évènement exceptionnel.

Dans les semaines qui suivirent, Ste Eulalie et Lajo profitèrent à leur tour de l’électricité. Environ 400 foyers furent connectés au réseau alors alimenté sous la tension de 125 Volts. Il y eut par la suite raccordement au réseau électrique de St Chély d’Apcher.

Jusqu’au début des années 1960, avant son automatisation, le fonctionnement manuel de l’usine nécessitait la présence permanente d’une personne : Monsieur Jean Baptiste Torrent fut le dernier à s’occuper de l’usine pour son fonctionnement manuel.

En 1957 de fortes gelées firent éclater la tuyauterie forcée à quelques pas de l’usine ; sous l’effet de la pression, l’eau sortit en un immense geyser dépassant le toit de l’usine et se cristallisa aussitôt au contact de l’air !

En 1946, sous le gouvernement de Paul Ramadier (originaire il faut le rappeler de Serverette), l’usine fut nationalisée ; mais par suite d’une erreur, on avait informé Albert Vincens que la production et la distribution seraient nationalisées au lieu de la distribution seule (vente à EDF ave entretien les lignes). Albert Vincens se rendit avec son fils Paul au Ministère et déclara à Monsieur Mathieu, alors chef de service au cabinet du ministre Paul Marcel, que si on voulait tout nationaliser, lui-même avait assez de schélite pour faire tout sauter !

L’automatisation de l’usine eut lieu entre 1958 et 1960.
En 1987 eurent lieu des modifications de modernisation.
En 1996 la conduite forcée fut remplacée suite à des usures par corrosion sous contrainte et une télésurveillance fut installée.

Les meilleurs années de production après automatisation furent :

  • 1963 avec 928 100 Kwh
  • 1969 avec 972 700 Kwh
Les moins bonnes années (suite à des réparations et/ou manque d’eau) furent :
  • 1986 avec 336 570 Kwh
  • 1990 avec 303 025 Kwh
Le droit de concession   a une durée de 75 ans .. et doit donc se terminer en 2008. Mais le renouvellement de la concession est actuellement en cours et nécessite d’être engagé plusieurs années à l’avance...
Un simple calcul analytique permet effectivement de retrouver la puissance :
  • P = r .(g.?.Q).H
  • r = 0,76 rendement prenant en compte toutes les pertes (valeur par ailleurs relativement élévée, les rendements pour ce type d’installation étant généralement compris entre 0,7 et 0,75)
  • g = 9.81 m/s2  l’accélération de la pesanteur
  • rhô = 1000 kg/m3  masse volumique de l’eau
  • H = 63 mètres le dénivelé
Soit :     P = 155 000 Watts = 155 Kw

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photos : Pot'Poête - textes : Pierre Combes


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