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La Lozère et la Poésie

Découvrez comment les poètes lozériens parlent de la Lozère. Les mots, la richesse de ces textes sont autant de compliments pour la Lozère. Ils sont des invitations supplémentaires à venir voir sur place les raisons d'une telle inspiration.

Pour revenir sur la page Littérature

Louis Aldebert André Arnal Georges Girard
Alphonse Salafia Marcelle Raymond Galière Marcelle Durand
Didier Bonnal Raymond Trébuchon Raphaël Zacharie de Izarra

Louis Aldebert

Louis ALDEBERT est né à La Malène(Lozère) en 1934. Il a vécu soixante ans à Paris en gardant de solides attaches en Languedoc où il est revenu à la fin du siècle. Après une vie professionnelle intense et variée, il aspire à se consacrer uniquement à une vocation de l'écriture trop longtemps contrariée. Pour lui, ses poèmes ne doivent pas être lus en public. Ils sont, par essence, uniquement voués à la rencontre privilégiée et intime du lecteur et de l'auteur, bulle étanche de reconnaissance qui s'impose au temps, celui d'une lecture.
Retrouvez Louis Aldebert sur son site : louisaldebert-poemes.net

normale du Méjean

quand l'ombre de l'Aigoual glisse comme un drap bleu
trépaner les méninges du causse
jusqu'à la fraise tiède de l'eau
en sa friable souvenance
planter là un signal minéral comme un sept
potence tutélaire
d'un langage à émettre
où le serpent exulte
dans son vertige vif
ceps lyres éteintes vieux rouvres épaules basses
torsades stériles sous la flamme grège des chouettes
sec le buis ses hématies frappées
à l'effigie lunaire
clef perpendiculaire
la chute acide de l'oiseau
tinte
perce la pierre brute
rouille l'espoir qui veille
au cœur clos des carlines
calcaire épaisseur de mémoire
le soleil fait table basse
de tout dialogue
sous le poids de son viol
lamineur
quelque canyon ensevelit le vent
et tout pluriel aboli
chargé de certitude
l'unique geste de pierre
vestige dressé
prêche toujours la preuve fécondante
du mât
aux nuages qui passent
bas


enfance cicatrice polaire
incendies révolus aux lèvres de framboise
la pluie sème des cendres
sur le tamis des serres
solitaire
alouette ou pendule
est suspendu
le cri
le glas s'est effeuillé au surplomb des corniches
la menace droite du doigt
pèse sur l'arc tendu
seul repose
l'if
et les racines veuves que déchiffrent mes pas
Louis Aldebert - normale du Méjean - ex : Génitifs d'elle - ESGP (1978) - louisaldebert-poemes.net
début

André Arnal

André Arnal habite Le Rozier. Après une longue carrière passée à PARIS dans l'édition, la littérature enfantine, il est revenu retrouver ses racines au bord des Grands Causses. Son goût pour les lettres et pour la pédagogie l'amène à s'investir, tant pour aider les jeunes que pour faire découvrir son pays. Il contribue ainsi à l'édition de livres centrés sur les traditions, le folklore, le patrimoine. Pour son plaisir, il écrit. Des contes, des récits, des poèmes.

Découvrons ce poème qu'il nous propose, Désolation, inspiré après qu'un incendie ait détruit des centaines d'hectares de forêts sur le Causse Méjean.
(voir des images de cet évènement incendie sur le Méjean).

DESOLATION

Les arbres, comme autant de vieillards rachitiques,
Flanqués vers l'horizon sur les escarpements,
Ainsi que des damnés sous le fouet des tourments,
Tordent de désespoir leurs torses fantastiques.

Tels de noires et grimaçantes statues,
Brulés vifs dans la force de l'âge,
Défigurés, anonymes, ça et là abattus,
Un rictus désormais leur tient lieu de visage.

Ils étaient pourtant beaux et de très noble allure,
Lorsque leur front déclinait l'éclat de leurs charmes,
Quand frissonnait au vent leur ample chevelure,
Après l'ondée comme pour essuyer leurs larmes.

Leurs voix se sont tues , ils n'ont plus de parfum,
Ils ne parlent plus que de cette brulure,
Qui, un soir d'été, les a faits défunts,
Et fixés à jamais en de sombres sculptures.

André Arnal - DESOLATION 2003
début

SYMPHONIE EN CAUSSES MAJEURS

Depuis la nuit des temps
Infinie, singulière
Tu écris à ta manière
Les amours éphémères
Des éléments

Monde vivant
Suspendu à ton ciel
Du passé au présent
Singulier et pluriel
Tu mesures le temps

Et les soirs de colère
Dans ton ciel qui s'envenime
Le rictus de l'éclair
Grimace sur tes cimes

Signature sévère
Mystérieuse et sublime
Qui imprime un instant
Ton faciès inquiétant
Sur un film en noir et blanc

Ta mémoire est si grande
Que je perds parfois
Sur tes crêtes
Tes arêtes
Dans ta gorge
Où il se forge
L'écho qui me parle de toi

Et lorsque je tutoie le vide
Au delà de la peur
C'est ta voix qui me guide
Sur la sente du bonheur

Oui !
Tu es une symphonie
Toujours inachevée
Sans cesse recommencée
Tu mets l'émotion en musique
Sous la baguette magique
De Dame Nature
Qui bat la mesure

La rime de tes vers
Semée à tous les vents
A l'endroit à l'envers
Apaise mes tourments

Tu es le sanctuaire
Où mon âme solitaire
Ne peut que se taire
Pour sublimer l'instant
Et le garder longtemps

Et lorsque sur ta nudité
J'ose un regard pudique
Tu te fais soudain ludique
Et m'invites à jouer

Tu veux qu'on te désire
Coquette, sans le dire
Qu'on t'embrasse d'un regard
Sans piquer un fard

Au cœur de la montagne
Le jour ou bien la nuit
Ta chanson m'accompagne
Je suis de ton Pays

Alors parlons ensemble
D'un seul cœur, par magie
De concert et d'harmonie
Sur un air de nostalgie
Dansons l'amour qui nous assemble
Chantons l'espoir qui nous unit

Haute terre près du ciel
Tu côtoies l'essentiel
Tu caresses les nuages
Tu inventes des mirages
Et quand tu de dévoiles
Dans un souffle d'éternité
Ton cœur dans les étoiles
Pose pour la postérité

André Arnal - SYMPHONIE EN CAUSSES MAJEURS
début

A NOS ENFANTS

L'ardeur de nos souhaits aux fastes de ce jour,
De son sincère élan lève nos coupes pleines,
Pour que vous, nos enfants, en vos âmes sereines,
Cultiviez le bonheur au jardin de l'Amour.

Amour ! strophe éternelle en forme de poème,
Scandé par le désir et le rêve à la fois,
Par le charme intime des mots soufflés à mi-voix,
En prose ou bien en vers mais toujours que l'on aime.

Amour ! douce berceuse et suave musique,
Clair arpège d'un rire, trille d'un baiser,
Lei motif où palpite un vœu réalisé,
Andante langoureux ou largo épique.

Amour ! que ce talentueux et délicat artiste,
De musique et d'art neuf tisse vos lendemains,
Que toujours la tendresse vous assiste,
Que l'humour et la joie fleurissent votre destin.

Amour ! que Eros et Vénus en soient vos gardiens,
Chantez votre bonheur, donnez-vous la main,
Marchez ensemble sur le même chemin,
D'un pas assuré au rythme du quotidien.

André Arnal - A NOS ENFANTS
début

MAMAN

Lorsque immuable l'âge succède à l'âge,
Et se dit autrement en terme de langage,
S'éloigne alors le temps où l'innocente grâce,
D'un poids si léger glissait à sa surface.
Lorsque les traits exquis de ta figure délicate,
Laissent place aux sillons d'une vie ingrate,
Et déforment peu à peu ton être chancelant,
Ebranlé et ridé par le fardeau des ans.
Dans un dernier sursaut tu reprends ton élan,
T'appuyant à petits pas au fil de ta mémoire,
Rayant d'un trait définitif un devenir illusoire,
Confiant au souffle de l'éternel néant,
L'auguste somme de tes souvenirs d'antan.
Et quand à mi-voix je te parle de ma peine,
De voir s'effacer à jamais ta face sereine,
Tu me contes ton histoire romancée,
Agrippée, hésitante, à ta mémoire infortunée,
Lorsque, tristes, ton regard aux teintes fanées,
Se détournent d'une âpre destinée,
Tu tentes de masquer ta faiblesse furtive,
Dans le secret amer de ton âme captive.
Quand tes yeux me fixent une dernière fois,
Lorsque soudain ton souffle presse le pas,

Adieu , Maman !

André Arnal - MAMAN
début

ENTRE CHIEN ET LOUP

Ténébreuses forêts
Tes mystiques verdures
Cachent d'anciens secrets
Sous tes sombres ramures

Quand vient le soir
Avant la nuit qui m'oppresse
Avec le jour viendra l'espoir
Qui vaincra ma tristesse

Lorsque les sanglots d'une vieille harmonie
Dans un recueillement solennel
Pleurent les mortels
Quand s'attarde un dernier souffle de vie

Dans l'ombre qui sommeille
Les frôlements de l'air
Annoncent le jour qui s'éveille
Aux frissons de la chair

Quand le soleil s'efface de la terre
A l'heure où la lumière fuit
Les spectres de la nuit
Baissent le rideau du mystère

Lorsque les mots si chers à mon cœur
Atténuent l'ombre de ma peine
Et soudainement se changent en rumeurs
Qui ébranlent mon âme incertaine

Mais quand vient la brise qui sèche mes larmes
J'esquive le coup fatal
Quand le bien est plus fort que le mal
Enfin j'abandonne les armes

André Arnal - ENTRE CHIEN ET LOUP
début

MEMOIRE

Océan de nature
Né d'une mer première
Sans âge
Jeune et vieux à la fois
Ton visage
Sourit de mes émois
Il suffit d'une fois
Pour croire
En toi
Sur mon écritoire
Je retrouve la mémoire
De mes souvenirs
En devenir
Sur mon grimoire
J' écris tes histoires
De poésie
Et d'harmonie

André Arnal - MEMOIRE
début

LE CAUSSE NU

Il est là-haut un vague paysage
Auquel je ne connais ni forme, ni contour
Je m'y suis arrêté une nuit, seul, en voyage
Et j'en suis reparti à l'aube d'avant le jour.
Je ne vois rien dans cette ombre profonde
De ce lieu étrange, incertain, hors du monde
J'entends seulement venir je ne sais d'où
Une voix mystérieuse dont le souffle invisible
Dérange un instant la ramure paisible
Puis se fond dans la nuit tel un fou.
L'ombre délicatement dérobe les futaies
Dans la tardive lueur du couchant qui s'enfuit
Et s'endort d'un sommeil étoilé
En rêvant du soleil pour un temps éconduit
Emportant en expirant, distincte à peine,
La douce promesse d'une vie sereine ...

Et j'entends chuchoter sur les monts, vers le ciel
Une voix imperceptible, un souffle immatériel
Qui murmure doucement d'un ton confidentiel
Un hymne à la joie aux couleurs d'arc-en-ciel
Qui traverse longuement les espaces déserts
Comme un vol continu d'esprits parmi les airs
Qui frappent les reliefs de leur fuite invisible
Imprégnant mon cœur d'un bonheur indicible.

André Arnal - LE CAUSSE NU
début

A VOIX BASSE

A voix basse
Mais jamais lasse
Toujours à l'écoute
Sous cette voute
De notre Rue Basse
Sans voir neiger les ans
Au front calme et doux
Serviteur avant tout
D'un labeur incessant
Offert pour nous
Je suis venu ! Fidèle, assidu,
Et j'ai compris
Merci Cher Gorgi,
Que sur cette terre,
Vivre ne sert de rien
Si l'on ne sait lutter,
Lutter ne sert de rien
Si mourir nous atterre ,
Mourir ne sert de rien

Si l'on meurt sans chanter .

André Arnal - A VOIX BASSE
début

Georges Girard

Georges GIRARD est Président de la Société d'Etudes Millavoises qui constitue un véritable laboratoire réunissant une soixantaine de chercheurs ; de l'archéologue à l'historien, de l'héraldiste au musicien, du relieur au critique littéraire, du numismate, du bibliophile, du généalogiste au poète d'expression française ou occitane sans oublier les infatigables marcheurs des grands Causses qui participent à la vie culturelle du Sud Aveyron et au delà de la Lozère voisine.

Georges GIRARD est en outre Majoral du Félibrige fondé le 21 Mai 1854 par sept poètes provençaux autour de Frédéric MISTRAL : << pour garder éternellement aux provinces occitanes leur langue, leurs coutumes, leur caractère et tout ce qui constitue leur âme nationale >>.

VENDANGES

Je sais une vendange aux coteaux de la vie :
Le soleil de l'amour la mûrit grain à grain
Et le clos qui l'abrite a pour mon cœur serein
Le charme troublant d'une amie.

Fidèle, je m'en viens par delà l'âpre pente
Où palpite la fleur du doute au pistil noir
Jusques aux treilles d'or où s'étire, opulente ,
La grappe lourde de l'espoir.

Aux bras noueux des ceps, mes agiles caresses
- Chaste vol du désir grappillant le fruit mûr -
Cueillent avec ferveur les croulantes promesses
Du raisin couleur de vin pur.

Blonds chasselas de paix, joyeux muscats de flamme,
Au pressoir de mon cœur vous emmêlez vos chairs
Qui s'en vont bouillonner aux douves de mon âme
Avec le bruit profond des mers.

Et les sucs confondus de vos pulpes béantes
Versant le sel des pleurs et le miel des amours
Seront demain, jaillis de poitrines ardentes,
A la coupe austère des jours ,

L'incomparable vin des vendanges humaines,
Le poème limpide apaisant et fruité,
Ambroisie aux reflets de plaisirs et de peines
Offerte à toute avidité ...

Seigneur, doux Vigneron des coteaux de la Vie,
Au soleil de l'Amour mûrissez mon destin,
Et que s'ouvre longtemps à mon cœur pèlerin
Le clos de Sainte Poésie

Georges Girard - VENDANGES
début

AUTOMNE

Automne, j'ai vécu la multiple splendeur
De tes coteaux sanglants et de tes plaines mauves
Et mon œil a suivi jusqu'aux falaises fauves
L'hirondelle, légère en son vol migrateur.

Automne, j'ai cueilli le lourd et mûr trésor
De tes vignes de pourpre et de tes pommiers roses
Et, bruns présents jaillis de leurs bogues décloses
Les fruits des châtaigniers vêtus de rouille et d'or.

Automne, j'ai chanté ta gloire à perdre haleine ;
Sur les sillons fumants ont volé mes chansons
Et ma voix s'est mêlée à celle des garçons
Glanant dans les taillis tes sorbes et tes faînes

Les râles de ton vent jonchant le seuil des portes
L'écho de tes chasseurs troublant la paix des bois
Dans ton âme ont encor avivé, cette fois
Le brûlant souvenir des espérances mortes.

Georges Girard - AUTOMNE
début

Alphonse Salafia

Originaire de Saint-Chély d'Apcher, mais vivant dans le Nord, Alphonse Salafia y a gardé de nombreuses attaches, ce qui lui donne l'occasion d'arpenter à loisir sa terre natale. Ses photos ont été plusieurs fois primées en tant que photos du mois, et il nous avait le cadeau d'une somptueuse exposition : Lozère, pierres et [morceaux de] paysages. Il nous montre aujourd'hui une nouvelle facette de son talent de poète qui exprime le froid du Nord et de la ville (sans doute par opposition aux espaces de la Lozère) et surtout un coeur qui bat.
Retouvez Alphonse Salafia sur son blog : la mano dell uomo

UNILUNAIRE

Faire les soleils
Dans la nuit
Et les regards sucrés

Faire le parfum
L'arbre
Et la fleur jamais coupée

Faire les silences
Les villes bleues
Les fleuves forts

Faire les sommeils
Comme un réveil
Cerclé d'étoiles

Faire et défaire
Toutes les vagues des mots
Tous les gestes connus

Poser ses lèvres
Sur les yeux fermés

Poser son coeur
Sur les yeux ouverts

Te revoir
Blonde fumée
Chaude
Nuit magique
De mes couleurs

Toujours pareille

Te revoir
Avec ton corps
Chaud
Dans le froid
De l'ombre

Avec ton soleil
A pleurer

Te revoir
Te croiser

Oublier

Où les blé sont coupés
C'est la fin de l'été...

Alphonse Salafia - UNILUNAIRE 1983
début

ENFANT, JE VIVAIS DANS CE PAYS
Enfant
Je vivais ce pays
Je le respirais simplement

Je le buvais
Comme on boit
L’eau de la source

Je le regardais
Comme on regarde
Le ciel et les nuages

Je le voyais
Comme on voit
Le blé pousser

Il était là
Comme l’arbre
Est toujours présent

Ce pays simple et froid

Dur

Et tendre
Pourtant

Ce pays d’eau
Et d’oiseaux

De loups
De cailloux

Ce pays de vipères
Et de chemins de terre

Lozère
Comme une pierre
Qui garde son mystère...
Alphonse Salafia - 1er & 3 mai 2004
début

J’AI HABITE CE PAYS AUTREFOIS
Copyright : Alphonse Salafia J’ai habité
Ce pays
Autrefois

Il y a longtemps
Quand j’étais enfant

Ma mère
Y est née

Et moi
Quelques temps après

Aujourd’hui
Elle n’est plus

Elle dort
Pour toujours

Dans cette terre
De pierres
Et d’amour

Cette terre
Lozère
De pierres et d’amour…
Alphonse Salafia - 4 mai 2004
début

Didier Bonnal

"L'art ne fait que des vers, le coeur seul est poète" écrivait André Chénier. Cela se vérifie sur toutes les pages de la poésie douce et reposante de Didier Bonnal, dictée par les élans de son coeur. Le brin de nostalgie que le poète porte en lui fait partie de sa nourriture quotidienne. Ici tout est Amour : celui que l'on véhicule en soi, et que l'on veut dispenser généreusement à son entourage. Léon Bourrier Lyre d'Or 1990

Il n'est nul besoin de présenter plus avant le poète Didier Bonnal, découvrons l'un de ses secrets de troubadour.

Pour vous procurer le livre de Didier Bonnal.

Ma Lozère

Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle s'endort pour l'hiver
Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle renaît pour l'été

La Margeride vous accueille
Avec ses ruisseaux de pêcheurs
Avec dans l'ombre de ses feuilles
Un feu de bois brûlant la peur
La vérité de la récolte
Sous le mois royal de juillet
Déloge toutes les révoltes
Puis fait face aux jeunes mariés

Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle s'endort pour l'hiver
Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle renaît pour l'été

Sur les Monts d'Aubrac on rencontre
Quelques vaches et quelques taureaux
Un cantalès dans la pénombre
Prépare un bon aligot
Sur des sentiers de promenade
Longeant les lacs et les forêts
On se retrouve par mégarde
Au fond d'un village isolé

Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle s'endort pour l'hiver
Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle renaît pour l'été

Puis quand les Causses vous invitent
A goûter leur fromage fort
Vous devenez un peu trop vite
L'intime image de leur sort
Les chardons se mettent en fête
Autour des brebis, dans les blés
Un berger entame la sieste
Où le soleil s'est affalé

Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle s'endort pour l'hiver
Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle renaît pour l'été

On parle beaucoup des Cévennes
Avec Chabrol et Stevenson
Un Parc National sur les veines
Mais connaît-on leurs vraies chansons ?
Il faut marcher dans leur courage
Pour expédier une photo
Aux futurs visiteurs sauvages
Qui confondraient avec Rio

Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle s'endort pour l'hiver
Qu'elle est belle ma Lozère
Quand elle renaît pour l'été
Didier Bonnal - Les secrets du troubadour - 1991

début

Raymond Trébuchon

Président des Lozériens de Paris, de la ligue auvergnate, ardant défendeur de la Lozère au travers la remise annuel du Genêt d'or à la personnalité la plus représentative du département, Raymond Trébuchon est l'auteur de ces vers, véritable cri d'amour à la Lozère.

Que tu es beau Ô mon pays !

Quand le soleil d'été
Inondes tes maisons
Quand le chant des grillons
Fais bruire tes enclos,
Quand le vent sur tes blés
Déroule son tapis,
Quand les genêts éclos
Embaument les taillis,

Que tu es beau,
Ô mon pays !
Que tu es beau,
Ô mon pays !
Quand ta jeunesse en fleur
Danse un air de bourrée,
Entourée des anciens
Aux gueules burinées
Par toutes tes rigueurs,
Et quand du vieux clocher,
Qui est ton vrai gardien,
L'angélus de cristal
Enrobe de douceur
Mon rêve vespéral.
Raymond Trébuchon - juillet 1994
début

Marcelle Raymond Galière

Marcelle Raymond Galière est née au Born le 8 juin 1922. Elle parle de son terroir , de sa vie, de ses enfants et petits enfants, avec authenticité et simplicité, mais aussi avec une richesse de coeur qui transparaît à chaque mot. Nous avons choisi de vous présenter deux textes intitulés tous les deux "BERGERS".

BERGERS

Je les ai vus paraître en nos chemins d'automne
Et leurs regards parlaient à nos vies monotones
Des regards où brillaient les feux de la Saint Jean.

Et ces regards parlaient de douceur, de printemps...
Et piquetaient nos vies comme ces vers luisants
Qui bordent nos chemins, en Juin les soirs de fièvre
Les soirs d'orage lourds, où les charrois pesants
Gravissent le chemin, pleins de foin odorant.

Ces chemins où s'ouvrent les yeux des églantines
Chemins silencieux et ouatés de nuit
Et pénétrés de lune se glissant sans bruit.
De ces chemins du soir où l'on entend chanter
Mystérieuse voix, un crapaud attardé...

Les paisibles bergers dont les pas lourds résonnent
Tant au long des chemins parsemés de cailloux
Les paisibles bergers.  Les bergers de chez nous.

Au bord du chemin noir où leurs pas déambulent
On voit parfois le soir un petit feu briller;
C'est l'humble ver luisant qui guide les bergers.

Dans les chemins de Juin tout d'orage chargés
Et comme empanachés de fauve odeur de foin
Seuls et méditatifs, ils passent à pas lents.

Une étoile tremblote dans le firmament
Au bord de l'églantier une fleurette s'ouvre
Sur le monde assoupi, fraîche, la nuit descend.

Et dans la paix du soir un nuage recouvre
La lueur pailletée de la lune d'argent.
Les graves bergers, eux, arrivent hésitants.

Ils nous viennent des monts. Ils nous viennent de loin
Et ils viennent choquer les portes qu'on leur ouvre
Leurs yeux sont étoilés des feux de la Saint Jean.

Marcelle Raymond Galière - POEMES 1989
début

Marcelle Durand

Mendoise comme Didier Bonnal, elle exprime au travers de ce long poême intitulé comme celui de Didier Bonnal "Ma Lozère", l'hommage que lui inspire la Lozère. C'est un véritable guide pour visiter le département.

Ma Lozère

Dans le Languedoc-Roussillon,
La grande Auvergne... Tu as un nom ;
Ce nom si doux, c'est "LA LOZERE",
Dite à tort : "Pays de misère" !

Tu donnes source à des cours d'eau ;
Certains iront jusqu'à Bordeaux,
Le Lot, le Tarn, dans la Garonne
Se jetant, sans que cloche sonne !
Les fleurs des prés, les nielles des blés,
Les coquelicots et les bleuets,
La gentiane, la violette,
Le genêt d'or, la pâquerette,
Feront des bouquets, des boissons,
De très efficaces potions,
Ou des parfums bien délicats...
Du MONT-LOZERE : les "pieds de chat".
Les champignons dans les forêts,
Fraises, myrtilles et autres baies,
Seront cueillis dévotement
Par les adultes et les enfants !
La truite glissant sous le rocher,
Lièvre, lapin et sanglier,
Perdrix, faisan, coq de bruyère,
Qui s'envolent dans la clairière,
Sont la joie d'habiles pêcheurs
Et le bonheur d'adroits chasseurs...
Les cordons-bleus, des plus experts
Les préparent : mettons les couverts !
Tes élévages de troupeaux,
Fromages, saucisses et jambonneaux,
Se sont faits des réputations,
Sans concurrence nous l'affirmons !
Tes eaux de sources, tes eaux thermales
Nous donnent leur force vitale...
Voisins de la "TRAPPE", buvons
Son vin, avec modération !
Tes bois s'empourprent à l'automne
Sont féerie... Il n'est personne
Qui ne puisse s'en émerveiller...
Cela, sans jamais se lasser !
Si célèbre est SAINTE-ENIMIE !
Bien protégés ses habitants...
La quitter est vraie nostalgie
Pour un grand nombre d'estivants !
Gorges du TARN et de la JONTE,
Le DARGILAN... L'AVEN ARMAND,
Ce sont des lieux d'où l'on remonte
Pleins d'émotions... Tout en rêvant !
Tu as coteaux, plaines et vallons,
Et surtout de bien jolis monts :
Pic de FINIELS, le MONT-MIMAT ;
Lieu d'ermitage de SAINT-PRIVAT !
Sur tes pentes, l'on peut skier,
Et tes sommets escalader...
Camper au bord de la rivière
Ou se mirer dans la TRUYERE !
Ta cathédrale a deux clochers !
Le pape URBAIN V peut saluer,
Sur la place qui porte son nom,
Les visiteurs de toute nation !
Tes châteaux forts et tes églises,
Tes croix de pierre, narguent la bise ;
Tes croix de fer, sur les chemins,
Montrent SAINT-JACQUES aux pélerins !
A CHATEAUNEUF quand DU GUESCLIN
Mourait par un triste destin,
A-t-on prié la VIERGE NOIRE ?
Ne le raconte pas l'histoire !
De MARVEJOLS, le duc de JOYEUSE,
Fît une ville malheureuse,
Lorsque qu'HENRY IV régnera,
Grâce à lui, l'on reconstruira !
Sa statue, auprès de la voûte,
Surveille-t-elle l'autoroute
Qui de nos jours fait parler d'elle
Et de l'antique citadelle ?
La Bible du Chanoine OSTY
Dit bien haut que notre pays
N'est pas que ciel bleu et air pur,
Mais intelligence, pour sûr !
De grands évêques t'ont servie,
Des missionnaires, hors patrie,
Ont porté la foi à leurs frères...
D'autres ayant dû quitter leurs terres,
Y reviennent à la belle saison,
Comme l'on rentre à la maison...
Rendent visite aux cimetières,
Portant des fleurs, faisant prières !
Le journal qui te dit "Nouvelle"
A ton esprit reste fidèle ;
Il relie villes et chaumières,
Même au delà de nos frontières !
Il y aurait tant de choses à dire...
Tant de poèmes à écrire,
Sur le passé, sur le présent,
Car nous voyons à tout moment,
Hommes et femmes, de leurs mains,
Préparant de beaux lendemains,
Pour toute communication,
Routes, sports, sciences, éducation !
Chansons, cabrette et farandole,
Nous mènent dans une ronde folle,
Pour faire le tour de la planète,
Louant "LA LOZERE" à tue-tête...
Entraînant tous les auvergnats,
Jusqu'aux présidents et aux forçats...
Que tombent les murs de la prison,
Et qu'il y pousse fleurs et gazon !
Toi, le loup, dans le GEVAUDAN,
Ne sois que souvenir d'antan...
A SAINTE LUCIE, bien logé,
Vis heureux, tu es protégé !
Chère LOZERE, voilà l'hommage
de mon coeur... Il me paraît sage !
Reste pour nous tous la bien-aimée,
Terre bénie... Où je suis née !
Marcelle Durand - mai 1996
début


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