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Des hommes
La Lozère est un pays pays peuplé d'hommes et de femmes qui ont un attachement profond à leurs racines. Cette attachement se traduit par la volonté de défendre une identité. Un des moyens de cette défense, c'est la persistance des traditions sans pour autant être passéiste.
Les Métallos de Haute-Lozère
L'usine métallurgique de Saint Chély d'Apcher : une longue
et belle histoire.
Située au nord de la Lozère, à une dizaine de
Km du Cantal, l'usine de Saint Chély d'Apcher a été
construite en 1916 par la Société des Forges et Aciéries
de Firminy (Loire) sur un terrain plat facile d'accès (proximité
du quartier du faubourg) à la sortie de la route du Fau-de-Peyre
et entre la route nationale 9 et la ligne de chemin de fer.
Six acteurs principaux sont à l'origine de ce choix :
1 - Un potentiel énergétique important; les fours électriques
permettant d'obtenir les hautes températures pour la fabrication
de l'acier (depuis 1900) nécessitent une énergie considérable !
2 - L'existence d'un gisement de quartz fournissant le silicium entrant
dans le traitement des Ferro-alliages.
3 - Un réservoir important d'hommes provenant d'une population
rurale disséminée dans un environnement à dominante
agricole.
4 - Un enclavement des Villes et Villages Lozériens.
5 - La proximité des Centres Industriels ( 20OKm) dispensateurs
de main d'oeuvre qualifiées et de capitaux.
6 - La voie Ferrée Paris - Béziers.Son installation va se poursuivre jusque en 1922 ; en 1923, la production
atteint déjà 5704 tonnes de fontes de moulages en gueuses,
642 tonnes de fonte d'affinage, 592 tonnes de ferrosilicium, 4199 tonnes
de Spiegel, 3147 tonnes de ferromanganèse et 3567 tonnes de fontes
diverses. L'on sera même obligé d'embaucher des ouvriers de
nationalités variées (pour terminer l'installation); habitants
des zones éloignées de cette Commune ils n'ont laissé
que peu de souvenirs. Vers 1925, les Forges de Firminy font installer des
laminoirs pour la fabrication de tôles spéciales destinées
à la réalisation des enveloppes de dynamos.
Personnel
Dans la première phase (pour la construction de l'usine) l'effectif
était de 70 personnes. De 1920 à 1934, pour assurer une production
qui évolue rapidement, l'usine emploie 200 personnes ! Il faut distinguer
trois groupes de travailleurs : les ouvriers, les employés techniciens
et le personnel d'encadrement.
Pour les jeunes l'usine leur apparaît comme un moyen de quitter
la terre. Ils sont d'abord embauchés pour effectuer des petites
tâches; on appelle cette première période "la bricole".
Par la suite l'apprentissage se fait "sur le tas" auprès d'un ouvrier
qui leurs transmet toutes ses connaissances.
L'usine et la population
Les relations entres l'usine et la ville seront très importantes.
Aménagée sur un site situé au bas de la Ville, l'usine
a créé le Faubourg tel qu'il se présente aujourd'hui,
par un accroissement de la surface bâtie. 50% de la population barrabande
est constitué de métallurgistes.
Les cités de l'usine
En 1921, la cité ouvrière est composée de 20 maison
; en 1936 on compte 75 maisons pour une population de 334 personnes. Le
quartier de Salonique se construit progressivement pour accueillir le personnel
d'encadrement. Au total 300 logements seront mis à la disposition
des métallurgistes ! Sans oublier "Montmartre" quartier réservé
à la main d'oeuvre d'origine étrangère.Pendant la seconde guerre mondiale, les femmes aident à assurer
le bon fonctionnement de l'usine dès 1941 ! Femmes de prisonniers
ou veuves remplacent les hommes dans des rôles de second rang, encadrées
par les "anciens" aux fours, à la tôlerie, au tri des tôles,
au pesage...
Témoignage de Mme Vve Comte :
"Je suis entrée à l'usine le 23 Octobre 1942 (l'année
précédente son mari mourait brûlé par l'explosion
d'un four et laissait deux fillettes en bas âge) et tout de suite,
j'ai trempé et taillé l'acier ; ensuite j'ai décapé
les tôles à l'acide sulfurique, trié, pesé et
étiqueté les tôles. Après cette période,
je me suis retrouvée au laminage à chaud, au rattrapage et
au décaissage ! Tantôt je travaillais de 4 h du matin à
midi, tantôt de midi à vingt heures et j'utilisais le reste
de mon temps à courir la campagne en vélo pour trouver de
la nourriture, charger les brouettes de bois, laver à la rivière
et raccommoder le linge..." Itinéraire d'une femme courageuse !
Après la guerre, une main d'oeuvre qualifiée est formée
au sein d'un centre d'apprentissage, pour répondre aux besoins d'ouvriers
possédant une solide formation de base ! A cette époque 1000
personnes sont employées sur le site de Saint Chély d'Apcher.
De 1950 à 1960, l'usine est dans sa plus belle période avec
1200 employés ! Entre 1962 et 1969, elle aborde la révolution
technologique et industrielle et se reconvertie dans le laminage à
froid tout en continuant de produire des ferro-alliages entrant comme élément
d'addition et d'affinage dans l'élaboration d'aciers ou d'alliages
spéciaux.
Entre 1966 et 1968 l'effectif passe de 1000 à 653 personnes.
En 1969 avec la restructuration de l'usine l'effectif passe de 653 à
351 personnes ! Cette réduction de personnel s'accompagne d'un plan
social important. Les ferro-alliages : cette activité d'origine
a été suspendue après la chute des cours de 1989.
L'avenir
Avec aujourd'hui 200 personnes employées, l'usine doit produire
sur une allure de 60000 tonnes de tôles contre 30000 tonnes auparavant.
C'était l'ambition de son directeur Robert Jolivet. L'usine de Saint
Chély fabrique des tôles magnétiques à grains
non orientés. Avec ses deux centrales hydroélectriques (Le
Vergne et le Ranc) elle produit toujours son électricité.
Le musée de la métallurgie
Lors d'une visite ou d'un passage dans la charmante Ville de Saint
Chély d'Apcher, surtout n'oubliez pas de visiter le Musée
de la Métallurgie situé dans l'ancien hôpital hospice
Théophile Roussel. Pour s'y rendre il faut, à partir du centre
ville, prendre l'avenue de la gare puis l'avenue de Fournels : l'entrée
se trouve à gauche avant la voie de chemin de fer.
Une équipe chaleureuse vous y attend sous la responsabilité
de Jean Roux! Tous d'anciens métallos et techniciens retraités,
après une longue carrière. Un travail colossal et très
complet a été entrepris dans ce lieu magique. Durant de nombreuses
années, par des recherches d'objets, d'outils, de matériel
de toutes époques, avec réparation et remise en état
de tout ce matériel sans oublier la recherche de photos et documents
iconographiques ! C'est la mémoire de l'usine depuis ses origines
qui est représentée ! Bravo à toute l'équipe
! 80 ans d'histoire de la métallurgie en Lozère. Les hommes
et leurs outils de travail; les événements sociaux; les produits
fabriqués et leur destination. La conservation de tous ces témoignages
du passé s'inscrit bien dans une stratégie visant à
développer l'intimité de la population de Saint Chély
d'Apcher, avec son patrimoine.
textes : Jean-Claude Bonnal - photos : Jean-Claude Bonnal et Laurent Collet
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